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Les secrets du parc de Gerland

Nous étions 8 ce dimanche 23 mai 2021 à partir explorer le parc de Gerland à Lyon. Ancien terrain industriel attenant au port Edouard Herriot, c'est entre 2000 et 2006 qu'il prend vie sous les traits de Laurent Fachard. Photos de Nathanaël Jouhet.

Ciclocybe aegerita, photo Nathanaël Jouhet.

Les champignons :

Souvent discrets, les champignons ont tout de même pointés le bout de leur nez. Sur un vieux peuplier, quelques pholiotes du peuplier (Cyclocybe aegerita), qui portent bien leur nom, a attiré notre attention. Comestible, cette espèce se caractérise par son odeur de champignon frais, proche de celle du rosé des prés (Agaricus campestris) et ses teintes brunes. Nommée pivoulade ou peupline, elle est depuis quelques années rejointe par la pholiote destructrice (Pholiota populnea), une espèce méditerranéenne qui apparaît peu à peu dans le Rhône. D'ailleurs, elle a été observée récemment sur des peupliers et des saules abattues par le castor. Castor dont nous avons pu observer le terrier-hutte et sur lequel l'animal est actif à la tombée de la nuit et voir les crayons de bois ronges.

Clclocybe aegerita, photo Nathanaël Jouhet.

Nous avons aussi pu humer le parfum des sureaux noirs, fruit de l'alchimie entre un champignon et des bactéries et nous avons croisé le panicaut, hôte d'un champignon très apprécié et nommé la pleurote du panicaut (Pleurotus eryngii). Celui-ci était en bonne compagnie du fenouil sauvage et d'origan, de quoi faire toute une salade sauvage. Enfin, il ne faut pas oublier le passé fongique de la ville que nous avons pu évoquer à travers Claude 1er, l'un des seuls empereurs romains ici de ce qui était alors Lugdunum, et qui s'est illustré malgré lui à travers son décès. En effet celui-ci fût empoisonné par Aggripine et Locuste, à travers son met favoris, une plâtré d'Amanites des Césars.


La biodiversité :

Nous avons eu la chance d'observer un mâle de pie-grièche écorcheur (Lanius collurio), un petit oiseau ayant prit ses aises sur les hauteur d'un bosquet en friche. Grâce au migrascope, nous avons pu voir que ce migrateur n'était présent en France que de la mi-avril à la mi-septembre. Ce passereau au bout du bec crochu est connu pour accrocher ses proies aux épines des arbres et aux barbelés.

Canards colverts sur les bassins, photo Nathanaël Jouhet.

Dans les bassins, de nombreuses notonectes s’agitent. Le temps étant au beau fixe, les amphibiens se font plus discrets. Nous avons bien entendu quelques grenouilles vertes mais pas la queue d'un triton en vue. Nous aurons de ce fait pas eu l'occasion de parler de la chytridiomycose, maladie asiatique provoqué par un champignon pathogène, le Batrachochytrium dendrobatidis. La souche venue d'Asie est fatale pour nos crapauds, grenouilles et autres salamandres indigènes.

Collage nature, photo Nathanaël Jouhet.

Il en est de même pour le milan noir. Habitué des lieux, nous ne le verrons pas cette fois-ci, ne nous donnant pas l'occasion de parler de son rôle d'éboueur des rivages. Son régime alimentaire se compose à 70% des poissons morts trouvés dans les milieux humides. Ce rôle est des plus importants, limitant ainsi la dispersion des champignons se développant sur les poissons morts, blessés et malades. Cela concerne par exemple les saprolegnias et les brianchiomyces. Faute d'oiseaux ou presque, l'étourneau sansonnet, le pigeon ramier, la corneille noire, le moineau domestique ou encore le merle noir étaient au rendez-vous. Le pivert a permis d'évoquer le rôle des champignons dans la création de loges par les pics et des mésanges, l'importance des lichens pour confectionner leur nid et dissimuler leurs poussins. Un passage par les jardins parfumés a aussi été l'occasion de réaliser des collages et coloriages nature pour garder un souvenir de cette matinée.

Activités nature, photo Nathanaël Jouhet.

Quelques petites activités pour les enfants ont ponctués la sortie : bricolages nature, manipulation de plumes d'oiseaux présents localement, création de fléchettes en bardane ou écoute des chants et des cris d'alarme .... tout autant d’occasions pour appréhender son environnement différent.


Bien d'autres découvertes ont ponctué cette sortie : arroches, pavots de Californie, coquelicots, immortelles, sauges officinales, rougequeues noirs, mésanges bleues, carpes, iris des marais et bourraches ont éveillé les sens et l'imaginaire.

 

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